Vous envisagez de vous lancer dans le soudage et le brasage ? Vous allez découvrir un univers fascinant, qui vous accaparera pendant de longues heures d’expérimentation. Vous allez pouvoir réaliser de beaux projets DIY, prendre en charge les différents travaux de réparation courants et même vous lancer dans divers assemblages artisanaux. La première question qui se pose est la suivante : quel type de soudage choisir ? C’est la réponse à cette question qui déterminera le type d’équipement dont vous aurez besoin, avant d’affiner le choix par le type de métal à souder, son épaisseur, le rythme du travail, etc.
Il faut toutefois savoir que la majorité des postes à souder sont capables de réaliser la plupart des joints de soudure, mais chaque type de poste a ses forces et ses faiblesses et réussira certaines soudures mieux que d’autres, avec plus ou moins d’effort. Vous n’avez pas vraiment d’idée sur le type de soudage qui vous intéresse ? Pas de panique : optez pour un poste à souder MIG ! Le soudage MIG est de loin la technique la plus polyvalente. Elle vous permettra de souder des tôles de faible épaisseur mais aussi des pièces massives en acier.
Le soudage MIG permet une belle marge de progression, c’est pourquoi il convient à la fois aux débutants, aux bricoleurs avertis et aux professionnels qui doivent réaliser des soudures propres, lisses, solides, fonctionnelles, durables et esthétiques. Les postes à souder MIG sont suffisamment faciles à actionner et à manipuler : il suffit de brancher l’appareil, d’actionner le gaz de protection et de lancer le soudage. Certains postes proposent même un soudage assisté, où l’opérateur peut paramétrer de manière électronique un certain nombre de variables de soudage.
Le soudage MIG : un soudage à l’arc
Avant d’en arriver là, parlons un instant des postes à souder à l’arc. Ces outils de soudage utilisent de l’électricité à haute tension pour générer suffisamment de chaleur afin de réaliser une soudure et assembler deux ou plusieurs pièces. Il existe différents types de postes à souder à l’arc : les postes à souder à la baguette ou à l’électrode, les postes à souder MIG et les postes à souder TIG, sans compter les variantes technologiques avec les postes à souder Inverter (onduleur), etc. La différence entre ces différents types de postes à souder à l’arc ne réside pas dans l’électricité d’alimentation, mais plutôt dans le gaz de protection.
Ce dernier peut être apporté par un flux qui libère du gaz en conséquence à une réaction chimique (fil fourré notamment) ou encore par un nuage de gaz de protection libéré par un réservoir relié au poste à souder. Dans le cas d’un poste à souder MIG, le réservoir est généralement rempli d’un mélange appelé gaz inerte de soudage dans le jargon du soudo-brasage. La composition chimique du gaz de protection varie, mais tous les mélanges utilisés visent à améliorer la qualité de la soudure, la protéger des contaminations et éviter l’oxydation. Le gaz de protection est pompé à travers un câble de soudure à partir du réservoir métallique de votre poste à souder. Il sort de la même buse que votre fil de soudure pour créer un nuage protecteur autour de l’arc pendant que vous soudez.
Quel est le mode opératoire du poste à souder MIG ?
Le poste à souder MIG est ce que l’on appelle un poste à souder à fil. Le métal d’apport qu’il utilise pour créer la soudure est maintenu sur une bobine à l’intérieur du poste à souder. Le type de matériau d’apport dépend directement du type de métal que vous assemblez, mais il s’agit toujours d’un fil métallique. Pour les débutants, mais aussi pour les bricoleurs avertis et les professionnels qui doivent utiliser un poste à souder portable à l’extérieur ou des configurations confinées, on privilégiera les fils fourrés qui renferment un flux gazeux à l’intérieur, ce qui vous exonère d’utiliser un gaz de protection issu d’un réservoir.
C’est une option intéressante mais beaucoup moins efficace, c’est pourquoi elle doit être réservée aux endroits confinés ou difficiles d’accès. Le fil est alimenté par la buse et est actionné par une gâchette. Le fil de soudage lui-même complète l’arc qui a été amorcé lorsque vous avez fixé l’autre électrode à votre pièce à souder. Le poste à souder MIG dispose de plusieurs réglages de chaleur différents qui vous permettent de régler la machine sur la puissance adéquate pour obtenir une soudure profonde avec une bonne pénétration, sans altérer l’intégrité physique de la pièce à souder. Le bon dosage arrive généralement avec la pratique.
Même les soudeurs les plus chevronnés peuvent rater leurs soudures à cause d’un mauvais réglage de chaleur, ce qui les oblige à initier des travaux de « rattrapage » que permettent généralement les postes à souder MIG professionnels. Il y a également un ajustement de la vitesse d’alimentation de votre fil. Celle-ci varie en fonction du projet et de l’équipement, mais à mesure que vous maîtriserez vos projets habituels et votre poste à souder MIG, l’ajustement de la vitesse de soudage deviendra un réflexe. On vous conseillera là encore de vous exercer sur un bout de ferraille sans valeur avec de vous lancer dans votre projet.
Quels sont les avantages et les limites du poste à souder MIG ?
Le soudage MIG dans sa forme contemporaine a été développé dans les années 1940. Aujourd’hui, 80 ans plus tard, le principe général est toujours le même. Le soudage MIG a recours à un arc électrique pour créer un court-circuit entre une anode alimentée en continu (la borne « + » pour le pistolet de soudage alimenté par le fil) et une cathode (la borne « – » pour le métal soudé). La chaleur produite par le court-circuit, associée à un gaz non réactif (donc inerte), fait fondre localement le métal et permet les pièces de se mélanger.
Une fois la chaleur éliminée, le métal commence à refroidir et à se solidifier, et forme un nouveau morceau de métal fondu. Il y a quelques années, le nom complet de la technique, à savoir « soudage sous gaz inerte » (MIG), a été changée en « soudage à l’arc sous gaz métallique » (ou GMAW pour les anglophones). Toutefois, c’est l’acronyme MIG qui est le plus utilisé par les fabricants et les professionnels. Comme nous vous l’expliquions précédemment, le soudage MIG brille par sa polyvalence, puisqu’il permet de travailler l’acier au carbone, l’acier inoxydable, l’aluminium, le magnésium, le cuivre, le nickel, le bronze au silicium et autres alliages.
Voici une synthèse des principaux avantages du poste à souder MIG :
- Il permet d’assembler une large gamme de métaux de différentes épaisseurs ;
- Il a la capacité de souder en toutes positions ;
- Le cordon de soudure est propre et régulier ;
- Les projections et les éclats sont réduits au minimum ;
- Il s’agit d’une technique assez facile à appréhender.
Le poste à souder MIG a toutefois quelques inconvénients :
- Le soudage MIG ne peut être utilisé que sur des métaux d’épaisseur faible à moyenne ;
- L’utilisation d’un gaz inerte rend ce type de soudage moins « portable » que le soudage à l’arc sans source gazeuse de protection externe ;
- Il produit une soudure un peu moins esthétique et un peu moins précise que le soudage sous gaz inerte au tungstène que l’on réalise avec un poste à souder TIG.
Les différents composants du poste à souder MIG
Le poste à souder MIG est composé de deux parties différentes, avec plusieurs composants dont nous vous présentons une synthèse.
#1 Le poste à souder à proprement parler
À l’intérieur du poste à souder, vous trouverez une bobine de fil et une série de rouleaux qui poussent le fil vers le pistolet ou le fer à souder. Il ne se passe pas grand-chose à l’intérieur de cette partie du poste à souder, puisque son rôle est principalement pratique et mécanique. Si l’alimentation du fil se bloque pour une raison quelconque (cela arrive de temps en temps), c’est sur cette partie de la machine qu’il faudra intervenir. Si vous êtes un peu bricoleur, il serait intéressant de visualiser l’intérieur d’un poste à souder sur internet ou, mieux, en réel si vous avez accès à des machines obsolètes ou en panne.
La grande bobine de fil doit être maintenue avec un écrou de tension. L’écrou doit être suffisamment serré pour empêcher la bobine de s’effilocher, mais pas au point d’empêcher les rouleaux de tirer le fil de la bobine. Si vous suivez le fil depuis la bobine, vous pouvez voir qu’il va dans un ensemble de rouleaux qui tirent le fil du grand rouleau. Le poste à souder MIG que nous allons décrire est destiné au soudage de l’acier.
#2 Le réservoir de gaz du poste à souder MIG
Si vous utilisez un gaz de protection avec votre poste à souder MIG, ce dernier embarquera un réservoir de gaz dans sa partie arrière. Ce réservoir va accueillir un gaz 100 % argon ou un mélange de CO2 et d’argon. Ce gaz protège la soudure au fur et à mesure qu’elle se forme. Sans ce gaz, vos soudures prendront une teinte marron, seront oxydées et produiront des grumeaux. Ouvrez la vanne principale du réservoir et assurez-vous qu’il y a bien du gaz dans le contenant.
Vos jauges doivent indiquer entre 0 et 2 500 PSI (les postes à souder MIG utilisent généralement cette unité de mesure anglo-saxonne plutôt que le « bar »). Le régulateur doit être réglé entre 15 et 25 PSI selon la manière dont vous souhaitez travailler et le type de pistolet ou de fer à souder dont vous disposez. Une fois que le fil passe à travers les rouleaux, il est envoyé dans un ensemble de tuyaux qui mènent au pistolet de soudage. Ces tuyaux transportent l’électrode chargée et le gaz argon.
#3 Le pistolet à souder
Ce sera votre outil de contrôle. C’est sur ce composant que votre attention sera principalement dirigée pendant tout le processus de soudage. Le pistolet est constitué d’une gâchette qui contrôle l’alimentation du fil et le flux d’électricité. Le fil est guidé par une pointe en cuivre consommable (appelée « panne à souder »). La taille des embouts varie en fonction du diamètre du fil avec lequel vous soudez. Il est très probable que cette partie du poste à souder soit déjà installée dans un poste à souder MIG neuf. L’extérieur de la pointe du pistolet est recouvert d’une coupelle en céramique ou en métal qui protège l’électrode et dirige le flux de gaz vers l’extérieur.
#4 La pince de mise à la terre
La pince de mise à la terre, plus communément appelée pince terre, est la cathode dans le circuit. Elle complète le circuit entre le poste à souder, le pistolet de soudage et la pièce à souder. Elle doit être fixée directement sur la pièce de métal à souder ou sur une table de soudage. La pince doit être en « bon contact » avec la pièce à souder pour qu’elle fonctionne convenablement. Veillez donc à enlever toute la rouille ou la peinture qui pourrait l’empêcher d’établir cette connexion.
Comment choisir un poste à souder MIG ?
La première règle d’or est la suivante : à moins d’avoir un besoin très ponctuel, vous gagneriez à faire l’acquisition d’un poste à souder MIG capable d’accueillir une bouteille de gaz. L’alternative ? Un poste à souder MIG avec un fil fourré qui libère le gaz de protection, mais cette alternative va se traduire par des scories et autres souillures sur la soudure qui nécessiteront un travail post-soudage pour être éliminées. Voici nos conseils pour choisir le bon poste à souder MIG.
#1 La puissance du poste à souder MIG
Les postes à souder sont classés selon l’ampérage qu’ils produisent à un cycle de travail donné. L’ampérage agit sur la chaleur que le poste peut produire, et le cycle d’utilisation (ou facteur de marche) fait référence à la durée pendant laquelle le poste à souder peut fonctionner à une puissance donnée dans surchauffer, sur une plage de 10 minutes. Par exemple, un poste à souder affichant un facteur de marche de 70 % à 200 A va délivrer 200 A pendant 7 minutes, avant de se mettre en veille pour refroidir pendant 3 minutes. Charge à vous d’évaluer votre besoin pour choisir le bon facteur de marche.
#2 Que choisir : 110 Volt ou. 220 Volt ?
Avant d’acheter un poste à souder MIG, assurez-vous d’avoir installé les bonnes prises électriques. La question ne se pose pas vraiment en France, puisque vous allez vous diriger par défaut vers du 220 volts, ce qui est excellent côté puissance. Aux Etats-Unis, où les prises électrique délivrent du 110 volts, les consommateurs doivent trancher entre du 110 et du 220. Le 220 vous permettra de souder des épaisseurs allant jusqu’à 13 mm en un seul passage, tandis que le 110 volts ne dépassera pas les 6,5 mm pour un seul passage.
#3 Comptez-vous souder de l’aluminium ?
C’est une fonctionnalité qui peut faire augmenter le prix de vente de votre poste à souder MIG plus de 50 %, puisqu’il devra embarquer un pistolet à bobine. On retrouve cette fonctionnalité dans certains postes à souder MIG GYS, Stanley, Silex ou encore Stahlwerk.
#4 Les caractéristiques des bons postes à souder MIG
Assurez-vous que votre poste à souder MIG est assorti d’une bonne garantie du fabricant. Evitez les machines de soudage d’occasion pour des raisons évidentes. Il est préférable d’éviter les machines de seconde main, à fortiori lorsque celles-ci produisent des températures très élevées, pour des questions de sécurité.
Le gamme des postes à souder MIG commence avec des machines à faible ampérage et à faible tension (110 volts) capables de réaliser des soudures fonctionnelles sur de l’acier avec une épaisseur maximale de 4,5 mm et vont jusqu’aux mastodontes ultra-puissants avec une tension de 220 volts capables de souder des pièces d’acier d’environ 13 mm d’épaisseur en un seul passage. N’oubliez pas que les postes à souder MIG à faible ampérage ne peuvent généralement pas embarquer une bouteille de gaz de protection (argon ou mélange de CO2 et d’argon). Votre seule option avec un poste à souder MIG à petit prix sera l’utilisation d’un fil fourré, avec tout ce que cela implique en termes d’esthétique et de propreté de la soudure réalisée.